Pendant cette période, les dirigeants montrent leur créativité, leur imagination et leur modernité. Ils inventent :
− des soupes économiques (dès 1800) devenues rapidement des «fourneaux économiques» (les premiers «restos du cœur»),
− des dispensaires qui assurent des soins aux adultes et des distributions de médicaments dès 1803 puis, à partir de 1883, des dispensaires spécifiquement dédiés aux enfants,
− des primes dites d’encouragement dès 1843 pour favoriser ou développer l’installation de jeunes ouvriers méritants et créer des ateliers,
− un soutien à la création de sociétés de secours mutuels et de prévoyances dès 1804,
− des solutions d’hébergement : asiles de nuits pour femmes et enfants créés en 1879 puis asiles maternels, centres d’accouchements plus petits et plus hygiéniques favorisant la diminution de la mortalité des nouveaux nés (1870), premières habitations économiques (1889), ancêtres des HLM.
En 1839, la reconnaissance d’utilité publique vient renforcer la notoriété de l’association. Un décret de 1883 autorise la Société Philanthropique à recevoir dons et legs. C’est à partir de cette époque que des dons provenant de grandes familles fortunées favorisent le développement de l’œuvre de la Société Philanthropique : familles Heine, Stern, Roze, Goüin, Greffulhe, Brincard, Lebaudy, Delius-Andral, Gutierrez de Estrada…
Tous les membres de la Société Philanthropique ont à cœur de s’impliquer fortement dans le fonctionnement de l’Association.
Ainsi dès le début du 19ème siècle, chaque membre de l’Association reçoit des bons de fourneaux à distribuer aux nécessiteux pour bénéficier des soupes gratuites , ainsi que des cartes de dispensaires à remettre aux malades qu’ils désirent faire soigner.
Au début du 20ème siècle, des membres éminents de la Société Philanthropique consacrent beaucoup de temps à visiter les différents établissements et à organiser des manifestations, avec la participation très importante du « Comité des Dames » qui contribue à recueillir des fonds.
Pour assurer le fonctionnement des établissements, la Société Philanthropique fait appel en grande partie à des congrégations religieuses : les Sœurs St Joseph de Cluny, les Filles de la Sagesse, les Dominicaines de Monteils, les Filles de la Sainte Vierge, les Ursulines de Tours, les religieuses de l’Assomption…
Ce choix reflète les convictions religieuses et morales d’une grande majorité des membres de la Société Philanthropique, mais s’explique aussi par des raisons économiques. En effet, les charges de personnel sont à cette époque intégralement supportées par les ressources propres de l’Association.