L’ESI, un havre pour les femmes

L’ESI, un havre pour les femmes

Il est encore tôt en ce lundi matin de janvier et l’accueil de l’Espace solidarité insertion (ESI), situé rue Georgette Agutte dans le 18ème arrondissement de Paris, est encore calme. L’équipe met la dernière main aux aménagements en attendant d’accueillir les premières familles de la journée. Créé par la Société Philanthropique pour accueillir des familles (mères avec enfants ou enceintes) sans domicile,  l’ESI a ouvert ses portes le 21 décembre, quelques mois seulement après le lancement du projet à la demande pressante de la Direction régionale et interdépartementale de l’hébergement et du logement (DRIHL) et de la Direction de l’action sociale de l’enfance et de la santé de Paris. Il faut dire qu’il y a urgence. Le nombre de familles sans solution d’hébergement vivant dans les rues de la capitale, ne cesse d’augmenter. Elles seraient plusieurs centaines, selon les associations spécialisées.

Un lieu où se poser

Le rôle de l’ESI n’est pas de proposer un hébergement ni même d’accompagner une recherche d’hébergement mais plus simplement d’offrir à ces familles un moment de répit hors de la rue, un lieu ou se reposer et se ressourcer. “Il s’agit avant tout de satisfaire leurs besoins primaires, explique Pierre Larraburu, le directeur de l’ESI, c’est-à-dire pouvoir se poser au chaud, en sécurité, manger, se laver… “.Le lieu dispose ainsi, au rez-de-chaussée, d’une grande salle d’accueil avec une petite cuisine attenante, où les femmes peuvent s’assoir et prendre une collation. Un espace de jeux pour les enfants jouxte cette salle. Des bureaux permettent de recevoir les personnes reçues pour des entretiens individuels. Quant au vaste sous-sol, il comprend, notamment, une laverie, un espace douches et toilettes et une salle de bain aménagée spécialement pour les enfants.

Un accueil inconditionnel

Conçu pour accueillir 40 familles au total, l’Espace solidarité insertion est en phase de montée en charge et peut accueillir actuellement 19 situations le matin et 19 autres l’après-midi. Le lieu est ouvert de 9h30 à 12h30, puis de 13h30 à 16h30. L’équipe comprend une coordinatrice, 2 travailleurs sociaux et 3 accompagnants éducatif et social. Un psychologue devrait bientôt les rejoindre et des permanences organisées par des associations spécialisées dans le suivi des personnes en grande difficulté ont déjà démarré. L’accueil est ici inconditionnel et les familles peuvent revenir autant de fois qu’elles le souhaitent, dans la limite des places disponibles.

Le CHS, un futur voisin

L’ESI sera bientôt rejoint par le Centre d’hébergement et de stabilisation (CHS) créé en même temps et implanté temporairement rue Eugène Carrière, également dans le 18ème arrondissement, en attendant que les travaux de rénovation de l’immeuble de la rue Georgette Agutte soit achevés. Le CHS héberge des femmes seules et enceintes en situation de grande précarité. Il disposera au final de 117 places, 50 sur site et 67 en logements diffus.

ESI : 9-11 rue Georgette Agutte – Paris 18ème.