Comme toutes les organisations humaines, la Société Philanthropique subit – et va subir de plus en plus – les conséquences du changement climatique. Il était donc urgent pour elle de s’engager dans la lutte collective contre le réchauffement climatique. Le levier d’action est bien connu : réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). L’association a donc lancé un chantier visant à identifier ses principales sources d’émission de GES et à construire un plan d’action afin de les réduire. Une démarche engagée dans le cadre de la Responsabilité Sociétale des Organisations (RSO) (1).
Le 1er bilan carbone de l’association
La première étape – la réalisation du 1er bilan carbone de la Société Philanthropique – a été menée de mars à octobre 2023 avec l’appui de l’agence spécialisée Ekodev. Toutes les données utiles à l’établissement de ce bilan carbone ont été collectées auprès des 33 établissements et services de l’association. Ces données ont ensuite été analysées et compilées par Ekodev qui en a fait une une première présentation fin septembre. Le bilan carbone associatif présente des données qui permettent de situer précisément les points d’émission de GES, établissement par établissement.
Le Scope 3 majoritaire
Les résultats montrent que, comme pour la plupart des organisations du secteur tertiaire, le scope 3 (2) est très largement majoritaire avec 65% des émissions de GES de l’association. L’alimentation et les transports, notamment le domicile et le travail, pèsent d’un poids important dans la balance. Les énergies représentent près du tiers des émissions de GES de la Société Philanthropique, le gaz et le fioul étant particulièrement émetteur face à une électricité très décarbonée en France en raison de l’importance de la production d’origine nucléaire. Par secteur, c’est celui des personnes âgées qui est le plus émetteur. Il s’agit en effet d’établissements ouverts tous les jours de l’année, qui doivent être correctement chauffés et qui utilisent la climatisation en période de chaleur.
Vers un Plan décarbonation
En s’appuyant sur ce bilan, la Société Philanthropique a engagé en cette fin d’année, et jusqu’en mars prochain, une réflexion en interne en vue de l’élaboration d’un plan d’action. Celui-ci sera construit sur la base des premières pistes évoquées lors de la réunion de restitution du bilan carbone. Un Comité de Pilotage, en cours de constitution, sera chargé de détailler les différents leviers d’action possibles afin de réduire l’empreinte carbone des établissements : isolation des bâtiments, changement de système de chauffage, verdissement de l’alimentation, meilleur traitement des déchets, réduction de l’usage des véhicules thermiques, développement des éco-gestes… L’objectif final vise à présenter courant mars au Comité d’administration un plan d’action pour la décarbonation de l’association.
Le programme Ambassadeurs RSO
Afin d’accompagner la construction du Plan de décarbonation, un programme Ambassadeurs RSO est également en cours de lancement. Il s’agit d’un appel à toutes celles et ceux qui souhaitent s’engager, au sein de leur établissement, pour les économies des ressources et la préservation de l’environnement en vue d’un avenir plus durable. Sur la base du volontariat, un ou plusieurs ambassadeurs RSO seront désignés dans chaque établissement. Leurs missions: relayer sur le terrain la politique RSO de l’association et être des porte-paroles inspirants des enjeux environnementaux auprès de leurs collègues. Ils joueront un rôle essentiel en matière de sensibilisation des salariés et dans le déploiement des initiatives environnementales associatives, qu’il s’agisse du changement climatique, de l’impact du transport, de la préservation de la biodiversité, de la gestion durable des ressources naturelles…
(1) La RSO est le pendant de la RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) pour les administrations, les établissements publics et les associations. Selon la norme ISO 26 000, la RSO est « la responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et activités sur la société et sur l’environnement se traduisant par un comportement éthique et transparent qui contribue au développement durable, y compris à la santé et au bien-être de la société ; prend en compte les attentes des parties prenantes ; respecte les lois en vigueur tout en étant en cohérence avec les normes internationales de comportement ; est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mise en oeuvre dans ses relations. » (2) Les trois scopes – Scope 1 : Il s’agit des émissions directes de gaz à effet de serre issues de combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon…) ; – Scope 2 : Il englobe les émissions indirectes résultant de la production d’énergie achetée et consommée par l’organisation (électricité et réseaux de chaleur / froid) ; – Scope 3 : Ces émissions couvrent une gamme plus large et incluent les émissions indirectes qui résultent des activités de l’organisation, mais qui se situent en dehors de son contrôle direct : produits et services achetés, transport et logistique, déchets, etc.