C’est probablement une première au sein de la Société Philanthropique. Une étude scientifique menée dans l’un des établissements de l’association, la Résidence Zemgor, vient d’être publiée dans une revue médicale internationale référencée dans le monde entier : Annals of Palliative Medicine. L’un de ses auteurs, le docteur François Chary, Médecin Coordonnateur à la Résidence Zemgor (Cormeilles-en-Parisis), a co-signé cette étude avec les docteurs Alexandre Worcel, venu travailler à Zemgor durant le premier confinement au titre de la réserve sanitaire, et Bougacha M. Ali, tous deux de la clinique Conti (ELSAN). Les biostatisticiens Sonia Ramos-Pascual et Patrick Stirling, de ReSurg SA, qui travaillent régulièrement avec de nombreuses équipes médicales et de chercheurs, ont également participé à cette étude.
Un protocole préventif et curatif
L’article paru dans Annals of Palliative Medicine, dont le titre original est : “Low mortality from COVID-19 at a nursing facility in France following a combined preventive and active treatment protocol” (1) est le fruit du travail d’équipe des médecins et du personnel soignant de la Résidence Zemgor en plein cœur de la première vague de la pandémie, au début de l’année 2020. Les Médecins de Zemgor participaient alors chaque jour à un groupe d’échanges d’informations et de partage de pratiques de soins avec des praticiens et chercheurs de toute la France, notamment des hôpitaux de l’APHP de Paris, de Lille et de Bordeaux.
Très rapidement ils ont pu mettre au point un protocole de soins spécifique à l’établissement, en bonne adéquation avec les recommandations des autorités sanitaires. Ce protocole combinait la prescription, à titre préventif, d’oligoéléments et de vitamines à une antibiothérapie séquencée, un traitement anticoagulant ciblé et des corticostéroïdes à titre curatif. De plus, à cette prise en charge s’associaient des apports nutritionnels adaptés à chaque patient, des soins de nursing appropriés et une oxygénothérapie en cas de besoin.
Le principal résultat de l’étude montre que le protocole de prévention et de traitement mis en œuvre à la Résidence Zemgor a entraîné une incidence et une mortalité du COVID-19 bien inférieures à celles relevées dans d’autres établissements de soins. “Sur la période de l’étude, le taux de mortalité secondaire au COVID-19 Zemgor a été inférieur de plus de 30 % à celui observé dans des établissements similaires”, détaille le docteur Chary. Une démarche qui a également permis d’éviter de nombreuses hospitalisations. C’est pour saluer ce succès que le comité de lecture de la revue a décidé de publier l’étude afin de la porter le plus largement possible à la connaissance du public concerné (2).
Le coefficient Zemgor
Dans le même article, les auteurs de l’étude dévoilent un autre pan de leur recherche : le « coefficient Zemgor ». Ce coefficient étudie l’évolution du ratio taux d’hémoglobine/taux d’albumine sur une quinzaine de jours. Il s’avère être un excellent marqueur de l’état du taux d’oxygène sanguin d’un patient et pourrait ainsi être raisonnablement utilisé comme facteur pronostic de la maladie. Des équipes de chercheurs franciliens s’y intéressent fortement, ce qui laisse augurer d’une nouvelle publication scientifique internationale dans les prochains mois. A suivre donc…
(1) “Faible mortalité due au COVID-19 dans un établissement de long séjour en France grâce à un protocole associant traitement préventif et traitement curatif.” Voir l’article complet sur : https://dx.doi.org/10.21037/apm-21-1707 (2) Ann Palliat Med 2020;10(11):11288-11300.